Febbraio 2011


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La traversée du tapis de braises.

Portant le karlon, ces pénitents traversent le “trou de feu”. L’un d’eux arbore, comme pour le kâvadi, des citrons verts suspendus à sa peau par des crochets.

Le mariage d’Arjuna et Draupadî, la veille de la marche sur le feu, est parfois reconstitué sous forme théâtrale. Ici, les deux personnages sont seulement présents à travers leurs statues.

La pratique de la marche sur le feu à la Réunion a, depuis le XIXème siècle, fait couler beaucoup d’encre : celle des curieux avides de spectaculaire, des dénonciateurs à l’affût de diableries et autres tours de sorciers, celle des défenseurs s’insurgeant à raison contre les précédents, ou même celle d’auteurs de brochures touristiques cherchant à attirer le Z’Oreille de passage à grand renfort de clichés caricaturaux et pittoresques… Tout a-t-il été dit ? Peu importe. Essayons ici seulement de voir et de comprendre à grands traits ce qu’est la marche sur le feu.

   Ses origines se trouvent dans la version tamoule du Mahâbhârata  (a): Draupadî (Dolvédé à la Réunion), aussi appelée Pandjalî (Pandialé), née d’un feu sacrificiel devint la femme du héros Arjuna. Un concours de circonstances contraignit celui-ci à partager son épouse – qui avait l’obligation de rester pure – avec ses quatre frères. Pour prouver sa chasteté, Draupadî devait marcher sur le feu à chaque fois qu’elle changeait de mari. Comme derrière tous les épisodes mythologiques se cache et se révèle ici un enseignement profond, sinon plusieurs. C’est ainsi par exemple qu’on considère Draupadî comme une représentation de la force cohésive donnant vie aux cinq éléments composant le corps physique (les cinq frères Pândava) (b).

   Selon une autre interprétation, recueillie sur le terrain, l’idée d’une marche sur le feu effectuée par Draupadî serait erronée. Il y aurait confusion avec la célèbre ordalie de Sîtâ prouvant sa chasteté après son séjour chez son ravisseur Râvana (dans le Râmâyana, sixième livre).

   La marche sur le feu elle-même se situe à la fin d’une période rituelle de dix-huit jours, en principe.

Les marcheurs, sous la houlette du prêtre, vont pendant ce laps de temps se purifier par le carême et l’abstinence, de même qu’ils vont s’imprégner des éléments mythologiques liés à leur acte grâce à des récits, voire des représentations de bal tamoul, effectués tous les soirs au temple. Je passerai sur les diverses cérémonies et pûjâ qui prennent place durant cette période (c), pour insister sur quelques moments marquants des deux derniers jours.

   Tout d’abord la représentation du mariage d’Arjuna (Aldunin à la Réunion) et Draupadî. Les deux personnages peuvent être incarnés par deux “acteurs”, pour une évocation théâtrale populaire au cours de laquelle on retrace ce passage du premier livre du Mahâbhârata. Dans une version quelque peu simplifiée des cérémoniels, on se limite aux épousailles symboliques des deux statues placées dans la balancelle du mariage, célébrées par le prêtre.

   Ensuite le “monte Tavsi”   rappelle un autre moment de la grande épopée : Arjuna part gravir les pentes de la montagne divine, le Kaïlash, pour aller y prier et demander à Shiva son arc aux pouvoirs incomparables (Gândîva). En souvenir de ce passage, un jeune homme vêtu de blanc et jouant le rôle d’Aldunin grimpe à un mât fleuri de plusieurs mètres de haut et, de son sommet où il s’installe, il lance vers la foule des pétales de fleurs que les gens s’empressent de ramasser : ils portent bonheur.

   Le lendemain est en quelque sorte le “grand” jour, celui au cours duquel les pénitents vont à leur tour, comme Pandialé, affronter l’épreuve du feu. Ils manifesteront ainsi à tous, hommes et dieux, qu’ils sont dignes du vÅ“u qu’ils ont formé et de la récompense qu’ils en attendent : guérison de la maladie d’un proche, solution d’un problème personnel ou toute autre faveur divine. Tikouli et palkouli sont soigneusement préparés. Le feu est mis à un bûcher (plusieurs tonnes de bois) qui, plusieurs heures après, sera devenu un vaste tapis de braise et de cendre.

Les marcheurs, le prêtre, et d’autres personnes qui participeront activement à la cérémonie – par exemple en accomplissant le vÅ“u de faire le tour du tikouli en se prosternant – se rendent au bord de la mer ou de la rivière. Ils y procèdent à divers rituels sous les yeux de la divinité dont la statue a été conduite jusque là dans un char. Le prêtre placera notamment un karlon sur la tête de certains pénitents. D’autres préparatifs se poursuivent pendant ce temps à la chapelle.

   Finalement, en début de soirée, la procession fait son retour au temple. On procède à une ultime purification des lieux et des participants, on sacrifie ou non un cabri, selon les convictions en vigueur dans le temple et le prêtre est le premier à montrer la voie, traversant le “trou de feu” d’un pas calme et assuré. Les dieux regardent. Parmi eux on ne manque pas de remarquer une imposante tête rouge : c’est celle d’Alvan, un des fils d’Aldunin dans la version tamoule du Mahâbhârata. Il fit le sacrifice de sa personne, découpant son corps en trente-deux morceaux avant la Grande Bataille, pour assurer la victoire du clan des Pândava sur les Kaurava. Sa tête restée vivante fut témoin de l’affrontement terrible qui eut lieu sur la plaine du Kurukshetra. Pareillement cette tête, symbole du sacrifice de soi-même, jette aujourd’hui son regard sur ceux qui font le don d’eux-mêmes en marchant sur le feu.

   Après son passage, le prêtre bénit chacun des marcheurs qui va traverser le champ de braise. Certains portent le karlon, d’autres leur enfant. On traverse seul ou en petit groupe, mains jointes ou bras écartés, mains toujours lentement, sans montrer ni crainte ni douleur. Si l’on presse le pas, si l’on chute, c’est que l’on n’a pas su se purifier… cela n’arrive qu’exceptionnellement. La traversée se répète encore deux fois, normalement, dans le silence ou au contraire les invocations ferventes de l’assistance.

   On procédera ensuite à divers rituels dans le temple et alors s’achèvera cette suite de journées exceptionnelles d’intensité et de foi

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