Le vainqueur du match Angleterre – Afrique du Sud, aujourd’hui à 21h au Stade de France, sera quasiment assuré de la qualification pour les quarts de finale du Mondial, et pourrait même bénéficier d’un horizon dégagé pratiquement jusqu’à la finale.
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Au départ, l’enjeu était simple. Le perdant de cette rencontre au sommet de la poule A était promis à l’appétit vorace de l’Australie en quarts de finale, alors que le vainqueur pouvait envisager un quart relativement aisé, vraisemblablement face au pays de Galles. Avant de se projeter sur une demi-finale face au premier de la poule D, qui semblait promise à la France. Mais la défaite des Français lors du match d’ouverture face à l’Argentine a changé les données. Le pays hôte semble désormais se diriger vers l’autre “moitié de tableau”, dégageant l’horizon du vainqueur d’Angleterre – Afrique du Sud.

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Qui sera le grand gagnant du soir ? Les Springboks partent avec un a priori largement favorable. D’abord pour leurs performances passées, et notamment les deux succès écrasants face au XV de la Rose en juin (58-10 et 55-22). Mais surtout en raison de la série de déboires qui s’est abattue sur les Anglais, tenants du titre, depuis le début de la semaine. Privés de Jonny Wilkinson et d’Olly Barkley, blessés, ils devraient attaquer le match avec un demi d’ouverture de circonstance, Andy Farrell, plus habitué à jouer en troisième ligne ou au centre de l’attaque, depuis son arrivée du rugby à XIII, à l’automne 2005. Farrell devrait alterner avec le vétéran Mike Catt, qui portera finalement le n°10 (au lieu du N.12, attribué à Farrell), a annoncé hier l’entraîneur Brian Ashton. Sans ouvreur de métier, privés d’un buteur de calibre international, ils déplorent également l’absence de leur capitaine, le pilier droit Phil Vickery, suspendu pour deux matches pour un croc-en-jambe porté à un adversaire américain, lors de la pénible victoire (28-10) le 8 septembre à Lens. La science de Vickery risque de manquer aux Anglais face à la puissance des Boks et à la ruse du vétéran Os Du Randt, 35 ans, dernier survivant du titre mondial sud-africain de 1995. La stérilité offensive étalée face aux Etats-Unis, comme lors des deux matches de préparation perdus face à la France en août, ne contribuent pas, non plus, à faire grimper la cote des Anglais, incapables de décrocher le bonus offensif.

Habana face à Lewseycatt.jpg

Bref ! Un succès anglais constituerait un véritable exploit, tant les Springboks semblent sûrs de leurs forces, même en l’absence de leur troisième ligne Schalk Burger, suspendu, et du centre Jean De Villiers, rentré au pays en raison d’une blessure. L’Afrique du Sud, seule équipe victorieuse à trois reprises des All Blacks dans l’entre-deux Coupes du monde, semble posséder des bases suffisamment solides. D’abord un alignement en touche, inspiré par Victor Matfield et considéré comme l’un des meilleurs de la planète, et une mêlée solide. Un buteur de classe mondiale (Percy Montgomery). Et en prime des individualités de grande classe, comme l’ailier supersonique Bryan Habana, auteur de quatre essais lors de la “grande répétition” face aux Samoa (59-7) le 9 septembre au Parc des Princes. Le duel entre Bryan Habana et l’Anglais Josh Lewsey constituera l’un des centres d’intérêt de ce match. Comme l’affrontement des deuxièmes lignes, Victor Matfield et Bakkies Botha chez les Boks, Ben Kay et Simon Shaw côté anglais. Ou l’opposition des ouvreurs “Butch” James face à Andy Farrell ou Mike Catt. Pas franchement des poètes attirés par l’ivresse du grand large, mais deux rudes combattants qui préfigurent ce que devrait être ce match décisif pour l’avenir.
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